JASON IDRISS SPARKES
Menu

Le corps d'une arabe

3/21/2015

0 Comments

 
Alors que vous vous demandez
Si cette femme arabe a le droit de considérer
Que ses cheveux font partie de sa nudité
À couvrir par pudeur et pour préserver
Sons sens de l’honneur
Et de l’identité
Ses sœurs sont attaquées partout
Ses filles
Ses fils
Ses frères
Sous pression
Accusés
De vouloir perpétuer
Les supposées superstitions de leurs grand-mères
Encouragés à cracher
Sur leurs grands-pères

 J’ai connu des Arabes au moins par milliers
Et je n’ai pas trouvé ces femmes soumises faibles et idiotes
Que vous me décriviez
Je n’ai trouvé que des femmes et des hommes sous pression
Trop souvent sur le point d’exploser
Toujours exposés à des indignités
Quotidiennes banales incisives excessives
C’est avec leurs vêtements qu’on fait notre lessive
Ce sont leurs corps que traversent nos innombrables controverses

 Nos guerres froides chaudes financées libératrices impérialistes économiques et culturelles
Ont excité leurs fanatismes
Mis en danger les subtilités
Et pourtant la nuance est toute Arabe
Les arabesques et les broderies
Les savants mélanges d’épices
Le soufisme
Tout est menacé
Par l’intégrisme
Le libéralisme
Le néocolonialisme occidentaliste
Les wahhabites sont votre miroir patriarcal
Vous vous complétez
Vous vous embrassez
Vous vous embrasez
Vous vous encouragez
À détruire l’Irak la Syrie le Yémen
Et votre viol pénètre masculinement l’Afrique
De l’Égypte au Nigéria

 Mais restons concentrés sur les Arabes pour l’instant
Qui vous étonnent tant
De résister encore
Après plus de 500 ans
En refusant encore trop souvent
De prendre pour unique modèle l’homme blanc
Je sais en occident presque tout le monde
Et depuis longtemps
A adopté le modèle de la chapelle Sixtine
Le Bon Dieu blanc barbu
Touchant de son doigt viril
Son lieutenant imberbe
Pas de hijab ici
Même les féministes sont tombées sous le charme de cette nudité musclée
En occident que l’on soit blanc brun noir femme ou enfant
Il faut aspirer à être égal disons pareil à ces hommes blancs
Renaissants modernes divinement humanisés

Et voilà que des femmes brunes et voilées
Osent se différencier
Jusque dans nos terres javellisées
Nos tribunaux aseptisés
Normal nos juges sont scandalisés
Et nos journalistes fascinés
À la vue de ces fichus

Alors que moi à Casa je vois se refermer les forces divisées
D’un grand sandwich mondialisé
La tranche du haut est un Arabe occidentalisé
Celle du bas un réformiste musulman violent
Entre les deux trop de salade et de viande arabe
Et au-delà
Les dents d’un géant blanc
0 Comments



Leave a Reply.

    Author

    Transdisciplinary scholar of Islam and Sufism.
    Poet.

    Archives

    January 2025
    March 2023
    September 2022
    August 2022
    April 2022
    February 2022
    January 2022
    February 2021
    January 2021
    October 2020
    September 2020
    August 2020
    July 2020
    June 2020
    October 2019
    October 2018
    September 2018
    November 2017
    September 2017
    May 2017
    April 2017
    February 2017
    January 2017
    October 2016
    April 2016
    March 2016
    January 2016
    November 2015
    October 2015
    September 2015
    July 2015
    April 2015
    March 2015
    February 2015
    January 2015
    November 2014
    October 2014
    September 2014
    August 2014
    June 2014
    May 2014
    April 2014
    March 2014
    February 2014
    January 2014
    October 2013
    September 2013
    August 2013
    July 2013
    June 2013
    May 2013
    April 2013
    March 2013
    February 2013

    Categories

    All
    Conferences
    Decolonialism
    Fieldwork
    Islam
    Migration
    Photography
    Poetry
    Sufism

    RSS Feed

Powered by Create your own unique website with customizable templates.
  • Home
  • About
  • Poetry
  • Publications
  • Contact
  • Home
  • About
  • Poetry
  • Publications
  • Contact